Camila DEL ROSARIO RIVERA SALAZAR

En mi país, los antiguos peruanos envolvían a sus muertos en fardos y los depositaban bajo la tierra. De ahí surge la palabra mallqui: que significa momia, pero también planta joven que aguarda su trasplante. Como ellas, compartimos transformaciones y metamorfosis: la flor que se convierte en semilla para renacer, una y otra vez, en un ciclo eterno. No sabemos qué sigue después, pero permitimos que esos cambios transiten por nuestro cuerpo, con paciencia, entregándonos al flujo de lo que aún no tiene nombre. Opté por la xilografía por su diálogo íntimo con la naturaleza: Sus vetas, cicatrices de tiempo imprimen en el papel una memoria vegetal. Sumé el gofrado por su cualidad de huella fantasma: una presencia que se revela al roce de la luz. Juntas nos hablan de lo visible y lo latente, de lo que perdura y lo que se esfuma, igual que los mallquis, que, como semillas o momias, oscilan entre el reposo y la transformación.
Dans mon pays, les anciens Péruviens enveloppaient leurs morts dans des fardeaux et les plaçaient sous terre. De là vient le mot « mallqui » qui signifie « momie », mais aussi « jeune plante en attente de transplantation ». Comme eux, nous partageons des transformations et des métamorphoses avec la fleur qui devient graine pour renaître encore et encore, dans un cycle éternel. Nous ne savons pas ce qui va suivre, mais nous laissons ces changements traverser notre corps, patiemment, nous abandonnant au flux de ce qui n’a pas encore été nommé. J’ai choisi la gravure sur bois pour son dialogue intime avec la nature : ses veines, cicatrices du temps, impriment une mémoire végétale sur le papier. J’ai ajouté le gaufrage pour sa qualité d’empreinte fantomatique, c’est une présence qui se révèle lorsqu’elle est touchée par la lumière. Ensemble, ces éléments graphiques nous parlent du visible et du latent, de ce qui perdure et de ce qui s’estompe, tout comme les mallquis, qui, comme des graines ou des momies, oscillent entre repos et transformation.
funéraires (sorte de baluchons Editor note NDLR
Les corps momifiés assis en position foetale dans un panier étaient enveloppés dans d’abondantes couches de tissus en coton, formant ce qui fut appelé un « fardeau funéraire ».
funeral burden